dimanche 7 octobre 2012

A chacun sa vérité

Nous sommes le 7 Octobre et les vendanges de rouge commencent à peine à Bordeaux. Le réchauffement climatique nous réserve des surprises et nous voilà sur un millésime tardif. En blanc et en rosé, c'est à une véritable explosion d'arômes à laquelle nous avons le droit, mais il est écrit qu'à Bordeaux seul le rouge fasse parler de lui et intéresse tout ce qui gravite comme journalistes et communiquants autour du vin. Qu'on se le dise quand même, les blancs seront de vrais bouquets d'arômes. Pour les rouges, on ne peux pas encore se prononcer, d'autant que pour la date de vendange, chacun à sa vérité. Il y a les pragmatiques, les dogmatiques et les joueurs. La dernière modes, enfin, mode qui date déjà de quelques temps veut que celui des consultants dont les clients vendangeront les premiers aura perdu au jeu de c'est celui qui dit qui est. Car nous vivons en effet une course absurde à celui qui vendangera le dernier. Si il y a encore quelques années, les vignerons avaient en effet tendance à vendanger trop tôt, il semblerait que nous soyons tombé dans l'excès inverse. Mais à ce jeu de qui perd gagne, on prend le risque de perdre beaucoup de récolte pour gagner une bonne note au printemps. Car, en matière de vin, on attribue en effet les prix Nobel à la maternelle, et on juge de la qualité d'un vin quelques semaines après l'accouchement, y compris sur des vins dont l'histoire a jugé qu'ils étaient fabuleux au bout de 20 ans! Oui, mais voilà, nos sociétés modernes n'aiment pas bien le temps, et la finance non plus d'ailleurs. Avec de tels raisonnements, toutes les grandes inventions de demain passent inaperçues aujourd'hui car non rentables sur le cout terme. Mais en matière de vin, ce n'est pas grave, en effet les déceptions à venir dans les 20 prochaines années ne sont pas le soucis de ceux dont la côte se fera au printemps. Ainsi, tombe t on déjà sur des 2008, 2006 comateux et qui ne passeront pas la décennie. Qu'importe en effet, les financiers en auront eu pour leur placement, quant aux gogos qui ouvriront les bouteilles, leur déception restera privée. Sauf qu'à ce jeu là, si les terroirs historiques ne font plus de vins de garde, et que les grands vins deviennent des produits marques de la réussite sociale de leurs acquéreurs, au même titre que certains sacs, lunettes ou voitures. Mais n'oublions pas que les grands vins ont aussi été les produits d'une certaine rigueur et exigence sans compromition. La facilité et le court termisme ne sont pas solubles dans le vin, les lendemains risquent d'être difficiles. Les vérités du printemps ne seront pas celles des années à venir. Alors à chacun sa vérité, celle du printemps et celle des années à venir.

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